Pierre Augereau

Pierre Augereau
Pierre Augereau (1757-1816)
Duc de Castiglione

Pierre Augereau, duc de Castiglione, fut l’un des maréchaux d’Empire de Napoléon, connu pour son courage, son franc-parler et son rôle décisif pendant les premières campagnes de l’Empereur. Issu d’une origine modeste, il incarna la montée sociale permise par la Révolution française.

Jeunesse et débuts militaires

Pierre Augereau naquit le 21 octobre 1757 à Paris, dans une famille modeste. Il quitta le foyer familial à un jeune âge et mena une vie aventureuse, travaillant comme domestique, maître d’armes et mercenaire. Il servit dans plusieurs armées européennes, notamment celles de la Prusse et du Portugal, où il acquit une expérience militaire précieuse.

Avec le déclenchement de la Révolution française, Augereau rejoignit l’armée républicaine en 1792. Son expérience des armes et son charisme naturel lui permirent de gravir rapidement les échelons. Il se distingua pendant les guerres de la Révolution, devenant général en 1794.

Carrière sous la Révolution

Augereau joua un rôle crucial pendant la campagne d’Italie (1796-1797), menée par Napoléon Bonaparte. Il se fit remarquer par son audace et son leadership, notamment lors de la bataille de Castiglione, où il mena des charges décisives qui permirent de repousser les forces autrichiennes. Cette victoire cimenta sa réputation et lui valut plus tard le titre de duc de Castiglione.

En 1797, Augereau participa au coup d’État du 18 fructidor, où il fut chargé par le Directoire de neutraliser les royalistes à Paris. Bien que couronné de succès, cet épisode ternit son image en raison de sa brutalité et de son implication dans des actes controversés.

Sous le Consulat et l’Empire

Napoléon nomma Augereau maréchal d’Empire en 1804, reconnaissant son rôle pendant la Révolution et ses contributions aux campagnes d’Italie. Cependant, sa performance militaire pendant les guerres napoléoniennes fut inégale.

  • Campagne de Prusse (1806-1807) : Augereau commanda un corps d’armée, mais il subit une défaite cuisante lors de la bataille d’Eylau (1807), où ses troupes furent mal positionnées dans des conditions hivernales extrêmes. Cet échec affaiblit sa réputation.
  • Campagnes d’Espagne (1808-1809) : Augereau fut envoyé en Espagne pour réprimer les insurrections, mais il eut du mal à contrôler la résistance locale et à obtenir des résultats décisifs.

Déclin et fin de carrière

Pendant la campagne de Russie (1812) et les campagnes suivantes, Augereau ne joua qu’un rôle secondaire. En 1814, lors de l’invasion de la France par les forces alliées, il se montra passif et ne soutint pas pleinement Napoléon, ce qui provoqua des tensions avec l’Empereur.

Après l’abdication de Napoléon en 1814, Augereau se rallia à Louis XVIII pendant la Restauration, adoptant une attitude critique envers son ancien chef. Cette trahison choqua les bonapartistes, qui virent en lui un opportuniste. Pendant les Cent-Jours (1815), il resta fidèle au roi et ne rejoignit pas Napoléon.

Mort et héritage

Pierre Augereau mourut le 12 juin 1816 à La Houssaye-en-Brie, à l’âge de 58 ans.

Son héritage est contrasté : reconnu pour ses brillants exploits pendant la campagne d’Italie, il est également critiqué pour son manque de constance et sa trahison lors de la chute de l’Empire. Son nom est inscrit sous l’Arc de Triomphe à Paris, en hommage à ses contributions militaires.

Augereau reste une figure intéressante de l’épopée napoléonienne, symbolisant à la fois les gloires et les contradictions des maréchaux de Napoléon.

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