Nicolas Oudinot
Nicolas Charles Oudinot, duc de Reggio, est l’un des maréchaux les plus emblématiques de l’époque napoléonienne. Surnommé “le maréchal aux 27 blessures”, il est célèbre pour son courage inégalé, son dévouement à Napoléon, et sa ténacité sur le champ de bataille, malgré ses nombreuses blessures.
Jeunesse et débuts militaires
Nicolas Oudinot naquit le 25 avril 1767 à Bar-le-Duc, dans une famille modeste de brasseurs. Il rejoignit l’armée en 1784, mais en fut rapidement renvoyé en raison de son comportement indiscipliné. Cependant, avec la Révolution française, il s’engagea dans la Garde nationale en 1791, où il montra des talents militaires prometteurs.
Dès les premières années des guerres révolutionnaires, Oudinot se fit remarquer pour son intrépidité et sa capacité à rallier ses troupes dans les moments critiques. Il gravit rapidement les échelons grâce à son mérite, devenant général de brigade en 1794.
Carrière sous la Révolution
Oudinot joua un rôle essentiel sur le front du Rhin, combattant avec bravoure contre les forces autrichiennes. Il fut blessé à plusieurs reprises, mais continua à faire preuve d’un leadership exemplaire.
- Campagne de 1799 : Sous le commandement de Moreau, il se distingua lors de plusieurs batailles, gagnant la réputation d’être un chef énergique et fiable.
- Bataille de Zurich (1799) : Il servit sous Masséna et participa à la victoire décisive contre les forces austro-russes.
Sous le Consulat et l’Empire
Napoléon, impressionné par le courage et les compétences d’Oudinot, le nomma maréchal d’Empire en 1809, après la bataille de Wagram. Bien qu’il ne soit pas un stratège de premier ordre, Oudinot était un commandant de corps d’armée remarquable, capable de mener des charges audacieuses et de rallier ses troupes même dans les situations désespérées.
- Campagne de 1805 : Oudinot commanda la Garde impériale à Austerlitz, où il joua un rôle clé dans la victoire française.
- Bataille de Wagram (1809) : Il mena une attaque décisive, malgré une grave blessure reçue au combat. En récompense, Napoléon le nomma duc de Reggio.
- Guerre de Russie (1812) : Oudinot commanda le IIe Corps d’armée. Il fut blessé lors de la bataille de Polotsk mais réussit à contenir les forces russes.
Campagnes de 1813 et 1814
Pendant les campagnes d’Allemagne (1813) et de France (1814), Oudinot continua à servir Napoléon avec dévouement, bien que ses performances fussent mitigées.
- Bataille de Gross Beeren (1813) : Il subit une défaite contre les forces prussiennes commandées par Bernadotte, ce qui entacha sa réputation.
- Campagne de France (1814) : Malgré les défaites, il se montra tenace et continua à défendre les intérêts de apoléon.
Les Cent-Jours et la Restauration
Pendant les Cent-Jours (1815), Oudinot refusa de rejoindre Napoléon, choisissant de rester loyal à Louis XVIII. Cette décision lui permit de conserver une position influente sous la Restauration.
Sous la monarchie, il fut nommé pair de France et continua à jouer un rôle dans les affaires militaires et politiques.
Mort et héritage
Nicolas Charles Oudinot mourut le 13 septembre 1847 à Paris, à l’âge de 80 ans.
Son nom est inscrit sous l’Arc de Triomphe, en hommage à ses contributions aux campagnes napoléoniennes.
Héritage
Oudinot est surtout connu pour son courage inégalé, incarné par son surnom de “maréchal aux 27 blessures”, témoignant de sa bravoure et de son esprit indomptable. Bien qu’il n’ait pas été un stratège de premier ordre comme Davout ou Masséna, il reste une figure respectée de l’histoire militaire française pour sa ténacité, sa loyauté envers Napoléon, et sa capacité à inspirer ses soldats sur le champ de bataille.