Nicolas Soult
Duc de Dalmatie
Le maréchal Nicolas Jean-de-Dieu Soult fut l’un des plus éminents commandants militaires de Napoléon Bonaparte, reconnu pour ses compétences stratégiques et son rôle dans les guerres napoléoniennes. Il fut également une figure politique importante après la chute de l’Empire.
Jeunesse et début de carrière militaire
Nicolas Soult naquit le 29 mars 1769 à Saint-Amans-la-Bastide (aujourd’hui Saint-Amans-Soult), dans une famille modeste. Fils d’un notaire, il rejoignit l’armée à 16 ans en s’enrôlant dans le régiment Royal-Infanterie. Sa carrière progressa rapidement pendant la Révolution française grâce à son talent et à l’opportunité offerte par l’abolition des privilèges de l’aristocratie militaire. Il devint officier en 1791 et participa aux campagnes révolutionnaires en Europe.
Sous le Consulat et l’Empire
En 1800, Soult fut nommé général de division et attira l’attention de Napoléon grâce à ses qualités de commandant. En 1804, il fut l’un des premiers à être nommé maréchal d’Empire, une reconnaissance de son génie militaire.
- Bataille d’Austerlitz (1805) : Soult joua un rôle crucial dans cette victoire éclatante. Commandant le centre de l’armée française, il mena l’attaque décisive contre les hauteurs de Pratzen, brisant la coalition austro-russe.
- Campagnes prussiennes et polonaises (1806-1807) : Soult continua à s’illustrer en Prusse et en Pologne, notamment à Iéna et à Eylau.
- Péninsule ibérique (1808-1813) : Napoléon envoya Soult en Espagne et au Portugal pour diriger les forces françaises dans la guerre d’Espagne. Bien qu’il ait remporté des victoires importantes, notamment à Oporto (1809), il fut confronté à des revers face aux forces britanniques de Wellington. Il fut contraint de se retirer après la défaite française à Vitoria en 1813.
Restauration et retour sous Napoléon
Après l’abdication de Napoléon en 1814, Soult prêta allégeance à Louis XVIII et fut nommé ministre de la Guerre en 1814. Cependant, lors des Cent-Jours en 1815, il rejoignit Napoléon et fut nommé major général de l’armée. Il joua un rôle clé à Waterloo, bien que l’armée française ait subi une défaite décisive.
Carrière politique sous la Restauration et la Monarchie de Juillet
Après la chute définitive de Napoléon, Soult parvint à conserver une position politique et militaire sous la Restauration. Sous la monarchie de Juillet (1830-1848), il servit comme ministre de la Guerre à plusieurs reprises et fut trois fois président du Conseil des ministres (1832-1834, 1839-1840, 1840-1847). Fidèle à Louis-Philippe, il chercha à réconcilier les anciens bonapartistes et royalistes.
Dernières années et héritage
Nicolas Soult prit sa retraite en 1847 et mourut à Saint-Amans-la-Bastide le 26 novembre 1851, laissant derrière lui un héritage militaire et politique complexe. Bien qu’il ait été critiqué pour sa politique ambiguë et ses relations parfois tendues avec ses pairs, il est généralement reconnu comme l’un des plus brillants tacticiens de Napoléon.
Son nom est inscrit sous l’Arc de Triomphe à Paris, une marque de son importance dans l’histoire militaire française. Saint-Amans-la-Bastide fut renommé Saint-Amans-Soult en son honneur, perpétuant la mémoire de ce maréchal d’Empire qui incarna les tumultes de son époque.