Jean-Baptiste Bernadotte

Jean-Baptiste Bernadotte
Jean-Baptiste Bernadotte (1763-1844)
Roi de Suède et de Norvège

Jean-Baptiste Bernadotte, maréchal d’Empire et futur roi de Suède et de Norvège, est une figure fascinante de l’époque napoléonienne. Soldat révolutionnaire, général talentueux, puis monarque constitutionnel, il est l’exemple unique d’un officier français qui devint roi par élection. Son parcours, marqué par des relations complexes avec Napoléon, est riche en rebondissements.

Jeunesse et débuts militaires

Jean-Baptiste Bernadotte naquit le 26 janvier 1763 à Pau, dans le Béarn, dans une famille modeste. Fils d’un procureur, il rejoignit l’armée en 1780 comme simple soldat dans le régiment Royal-La Marine. Il gravit lentement les échelons dans l’armée royale avant que la Révolution française ne transforme sa carrière.

Avec l’avènement de la Révolution, Bernadotte profita de l’abolition des privilèges de l’aristocratie militaire pour monter en grade rapidement. Il se fit remarquer pour son courage et sa compétence pendant les premières guerres révolutionnaires. En 1794, il était général de brigade, et l’année suivante, général de division.

Carrière sous la Révolution

Bernadotte se distingua dans les campagnes d’Allemagne et d’Italie. Il joua un rôle clé lors des batailles sur le Rhin et à la tête des armées républicaines. Pendant la campagne d’Italie (1797), il travailla sous les ordres de Napoléon Bonaparte, mais des tensions apparurent rapidement entre les deux hommes en raison de leur caractère opposé et de l’ambition de Bernadotte.

En 1798, Bernadotte fut nommé ministre de la Guerre par le Directoire, mais il quitta rapidement ce poste en raison de désaccords politiques. Il continua cependant à servir dans les armées françaises et resta un général influent.

Sous le Consulat et l’Empire

Sous le Consulat, Bernadotte fit preuve de loyauté envers Napoléon, bien que leurs relations soient souvent tendues. En 1804, Napoléon le nomma maréchal d’Empire, reconnaissant son talent militaire malgré leurs différends.

  • Campagnes napoléoniennes (1805-1807) : Bernadotte participa aux batailles majeures comme Austerlitz et Iéna, où il se montra compétent, bien que parfois critiqué pour son manque de rapidité.
  • Guerre de la Quatrième Coalition (1807) : Il commanda des troupes à Lübeck et contribua à la victoire française contre les Prussiens. Cependant, ses relations avec Napoléon se détériorèrent encore, notamment après les critiques sur son absence à Eylau.
  • Gouvernement de Hanovre (1807-1809) : Bernadotte fut nommé gouverneur de Hanovre, où il montra des compétences administratives.
  • Guerre de la Cinquième Coalition (1809) : Il se distingua lors de la bataille de Wagram, mais son attitude indépendante irrita Napoléon.

Élection au trône de Suède

En 1810, un événement extraordinaire transforma sa carrière : Bernadotte fut élu prince héritier de Suède par le Riksdag, l’assemblée suédoise. Le roi Charles XIII, vieillissant et sans héritier, chercha un général étranger capable de protéger la Suède contre la Russie et le Danemark. Bernadotte, apprécié pour sa réputation militaire et ses bonnes relations avec certains officiers suédois, fut choisi.

Napoléon accepta cette élection, bien qu’avec méfiance. Bernadotte adopta alors la religion luthérienne, se détacha progressivement de la France et se concentra sur les intérêts de la Suède.

Opposition à Napoléon

En tant que prince héritier, Bernadotte dirigea les armées suédoises pendant les guerres napoléoniennes, mais il prit ses distances avec Napoléon. En 1813, il rejoignit la coalition contre la France. À la tête des forces alliées, il participa à la bataille de Leipzig, contribuant à la défaite de Napoléon.

Règne en Suède et Norvège

En 1818, Bernadotte devint roi de Suède et de Norvège sous le nom de Charles XIV Jean. Son règne fut marqué par la paix et des réformes administratives. Il renforça l’union entre la Suède et la Norvège et modernisa les institutions du pays. Bien que ses origines françaises aient suscité des méfiances initiales, il gagna le respect de ses sujets par son pragmatisme et sa gestion stable.

Mort et héritage

Jean-Baptiste Bernadotte mourut le 8 mars 1844 à Stockholm, après un règne de 26 ans.

Il est l’ancêtre de la famille royale suédoise actuelle, ce qui fait de lui l’un des rares maréchaux napoléoniens dont la descendance directe subsiste encore dans une lignée royale.

Son parcours, de soldat révolutionnaire à roi de Suède, est unique dans l’histoire et illustre une remarquable capacité d’adaptation et d’ambition. Bien que ses relations avec Napoléon aient été conflictuelles, il demeure une figure clé de l’époque napoléonienne et un personnage fascinant de l’histoire européenne.

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