Étienne Macdonald
Étienne Jacques Joseph Alexandre Macdonald, duc de Tarente, fut un maréchal d’Empire célèbre pour sa bravoure, sa loyauté et son rôle dans plusieurs campagnes militaires majeures. Bien qu’il ait eu des désaccords avec Napoléon, il devint un chef militaire incontournable et fut respecté pour son intégrité et ses compétences.
Jeunesse et débuts militaires
Étienne Macdonald naquit le 17 novembre 1765 à Sedan, en Champagne, dans une famille écossaise exilée après les rébellions jacobites. Son père servit comme officier dans l’armée française, ce qui inspira Macdonald à embrasser la carrière militaire.
En 1785, il rejoignit l’armée française comme sous-lieutenant. Pendant les premières années de la Révolution française, il gravit les échelons grâce à ses talents militaires et participa activement aux guerres révolutionnaires.
Carrière sous la Révolution
Pendant les guerres de la Révolution française, Macdonald joua un rôle clé dans plusieurs campagnes.
- Campagnes en Italie et en Allemagne (1794-1799) : Il servit sous les ordres du général Moreau et se distingua particulièrement par sa bravoure et sa capacité à maintenir la discipline dans des conditions difficiles.
- Campagne de Rome (1798) : Macdonald prit le commandement des troupes françaises à Rome et fut nommé général en chef de l’armée de Naples. Cependant, il subit une défaite à la bataille de la Trebbia (1799) face à une coalition russo-autrichienne dirigée par Souvorov, malgré une résistance acharnée.
Sous le Consulat et l’Empire
Bien qu’il ne fût pas un proche de Napoléon, Macdonald fut nommé maréchal d’Empire en 1809, après la bataille de Wagram, où il joua un rôle décisif.
- Bataille de Wagram (1809) : Lors de cette campagne, Macdonald mena une attaque frontale massive avec une colonne de troupes qui brisa les lignes autrichiennes. Cet acte héroïque, bien que coûteux en vies humaines, fut déterminant pour la victoire française. Napoléon, impressionné par son courage, le nomma maréchal et lui accorda le titre de duc de Tarente.
- Campagne de Russie (1812) : Macdonald commanda le Xe Corps d’armée, composé principalement de troupes prussiennes. Il fut chargé de sécuriser le flanc nord de la Grande Armée. Bien qu’il ne participât pas directement à la bataille de la Moskowa, il réussit à accomplir plusieurs missions cruciales.
- Campagne d’Allemagne (1813) : Macdonald participa à la bataille de Leipzig, où il subit de lourdes pertes lors de la retraite française. Sa discipline et sa capacité à gérer des situations désespérées furent particulièrement mises en avant.
- Campagne de France (1814) : Macdonald continua à servir Napoléon avec loyauté, mais il pressa l’Empereur de négocier avec les Alliés pour limiter les souffrances de la France. Après l’abdication de Napoléon, il accepta la Restauration.
Les Cent-Jours et la Restauration
Pendant les Cent-Jours (1815), Macdonald refusa de rejoindre Napoléon et resta fidèle à Louis XVIII. Cette décision lui valut la méfiance des bonapartistes, mais il conserva une position importante sous la Restauration.
Macdonald fut nommé chancelier de la Légion d’honneur et participa activement à la réorganisation de l’armée française après les guerres napoléoniennes.
Mort et héritage
Étienne Macdonald mourut le 25 septembre 1840 à Courcelles-le-Roi, à l’âge de 74 ans.
Son nom est inscrit sous l’Arc de Triomphe, en reconnaissance de ses services à la France.
Macdonald est souvent considéré comme un maréchal d’une rare intégrité, connu pour son humanité et son sens du devoir. Il reste une figure emblématique des guerres napoléoniennes, un soldat respecté aussi bien par ses hommes que par ses adversaires. En tant que duc de Tarente, il a laissé un héritage durable dans l’histoire militaire française.