Édouard Mortier
Édouard Mortier, duc de Trévise, fut l’un des maréchaux les plus fidèles et compétents de Napoléon Bonaparte. Il se distingua par son efficacité en tant que commandant militaire, notamment lors des campagnes en Allemagne, en Espagne et en Russie. Bien qu’il ne soit pas l’un des maréchaux les plus flamboyants, il occupa des rôles clés tout au long de l’Empire. Sa carrière s’acheva tragiquement sous la Monarchie de Juillet, lors d’un attentat.
Jeunesse et débuts militaires
Mortier naquit le 13 février 1768 à Le Cateau-Cambrésis, dans le Nord de la France, dans une famille bourgeoise. À l’âge de 20 ans, en 1788, il s’engagea dans la Garde nationale et, avec l’avènement de la Révolution française, il gravit rapidement les échelons dans l’armée grâce à ses compétences et son dévouement.
Il se distingua pour la première fois sur le Rhin pendant les guerres révolutionnaires françaises, combattant les armées autrichiennes et prussiennes.
Carrière sous Napoléon
Napoléon reconnut rapidement les talents de Mortier, notamment sa capacité à diriger des armées avec discipline et à exécuter des missions délicates. En 1804, il fut nommé maréchal d’Empire, l’une des plus hautes distinctions militaires.
- Campagne d’Allemagne (1805) : Mortier commanda un corps d’armée lors de la campagne d’Ulm. Pendant cette période, il faillit être capturé par une armée austro-russe supérieure, mais il se retira avec habileté, limitant les pertes.
- Occupation de Hambourg (1806-1808) : Mortier fut chargé d’occuper le nord de l’Allemagne et les villes hanséatiques, où il administra les territoires avec rigueur mais équité.
- Campagne d’Espagne (1808-1809) : Envoyé en Espagne, il participa à la guerre d’indépendance espagnole. Il remporta plusieurs victoires, mais, comme d’autres maréchaux, il eut des difficultés face à la guérilla et aux forces britanniques.
- Campagne de Russie (1812) : Mortier commanda la Garde impériale pendant l’invasion de la Russie. Il joua un rôle clé dans la protection de la Grande Armée pendant la retraite de Moscou, montrant un grand courage dans des conditions désastreuses.
- Campagne d’Allemagne (1813) : Mortier participa aux batailles de Lützen, Bautzen et Leipzig, où il continua à prouver sa valeur malgré les revers subis par les forces napoléoniennes.
- Campagne de France (1814) : Lors de cette campagne désespérée, Mortier se battit pour retarder l’avance des Alliés, restant fidèle à Napoléon jusqu’à son abdication.
Sous la Restauration et les Cent-Jours
Après la chute de Napoléon en 1814, Mortier se rallia à Louis XVIII. Pendant les Cent-Jours (1815), bien que Napoléon fût revenu au pouvoir, Mortier ne reprit pas activement les armes pour l’Empereur. Cette prudence lui permit de conserver son poste après la défaite de Waterloo.
Carrière sous la Monarchie de Juillet
Sous la Monarchie de Juillet (1830), Mortier continua à occuper des fonctions importantes. Il fut nommé pair de France et joua un rôle actif dans les affaires militaires et administratives.
En 1835, alors qu’il accompagnait le roi Louis-Philippe Ier lors d’une revue militaire à Paris, Mortier trouva une fin tragique. Le 28 juillet 1835, il fut tué par une bombe lancée par le révolutionnaire italien Giuseppe Fieschi. L’attentat, visant le roi, tua 18 personnes et en blessa 42, faisant de Mortier l’une des victimes les plus prestigieuses.
Héritage
Édouard Mortier est inscrit sous l’Arc de Triomphe, en reconnaissance de ses services à la France et à Napoléon. Son titre de duc de Trévise, accordé par Napoléon en 1808, témoigne de sa fidélité à l’Empereur.
Bien que moins flamboyant que certains de ses collègues maréchaux, Mortier est respecté pour sa discipline, son efficacité et son dévouement à ses missions. Sa mort tragique en fait une figure marquante de l’histoire militaire et politique française.