Claude Victor-Perrin
Claude Victor-Perrin, duc de Bellune, fut un maréchal d’Empire renommé pour sa bravoure et sa capacité stratégique. Fidèle à Napoléon Bonaparte, il joua un rôle important dans plusieurs campagnes majeures des guerres napoléoniennes, bien que son tempérament prudent l’ait parfois opposé à d’autres maréchaux plus audacieux.
Jeunesse et débuts militaires
Claude Victor-Perrin naquit le 7 décembre 1764 à Lamarche, dans les Vosges, dans une famille modeste. Il s’engagea dans l’armée à l’âge de 17 ans en 1781 comme soldat dans l’infanterie. Il gravit les échelons lentement mais régulièrement, démontrant une grande discipline et des compétences militaires solides.
La Révolution française transforma sa carrière. À partir de 1792, il participa activement aux guerres révolutionnaires, se distinguant notamment pendant les campagnes sur le Rhin. Il fut promu général de brigade en 1794 grâce à sa bravoure et son habileté sur le champ de bataille.
Carrière sous la Révolution
Victor joua un rôle clé dans les guerres contre les monarchies européennes pendant les années 1790. Il participa aux campagnes en Italie, où il se fit remarquer par son efficacité.
- Campagne d’Italie (1796-1797) : Sous les ordres de Napoléon Bonaparte, Victor se distingua notamment lors de la prise de Mantoue. Son courage et ses compétences tactiques impressionnèrent Napoléon.
En 1799, lors de la bataille de Marengo, il fut nommé commandant en chef par intérim de l’armée d’Italie. Bien qu’il perdit le commandement peu après, sa réputation de chef compétent se consolida.
Maréchal d’Empire
Napoléon nomma Claude Victor-Perrin maréchal d’Empire en 1807, en reconnaissance de ses services lors des campagnes de Prusse et de Pologne.
- Campagne de Pologne (1807) : Victor joua un rôle important lors de la bataille de Friedland, où ses manœuvres contribuèrent à la victoire décisive contre les Russes.
- Campagne d’Espagne (1808-1811) : Envoyé en Espagne, Victor participa à plusieurs engagements majeurs, notamment les sièges de Cadix et de Tarragone. Cependant, comme beaucoup d’autres maréchaux en Espagne, il eut du mal à gérer la résistance locale et les forces britanniques.
- Campagne de Russie (1812) : Victor commanda le IXe Corps et fut chargé de sécuriser les lignes arrières pendant la retraite catastrophique. Sa prudence permit de limiter les pertes dans certaines situations critiques.
- Campagne de France (1814) : Victor fut actif lors des derniers combats de l’Empire, essayant de défendre la France contre l’invasion alliée. Il participa à plusieurs batailles, dont Montereau, mais ne put empêcher la chute de Paris.
Après l’Empire
Lors de la Restauration, Victor se rallia rapidement à Louis XVIII, cherchant à préserver sa carrière. Pendant les Cent-Jours (1815), il resta fidèle au roi et refusa de rejoindre Napoléon, ce qui lui permit de conserver sa position après la seconde abdication de l’Empereur.
Victor servit comme ministre de la Guerre sous la monarchie de Juillet et fut nommé gouverneur des Invalides. Il consacra ses dernières années à des activités administratives et politiques, évitant les controverses liées à la période impériale.
Mort et héritage
Claude Victor-Perrin mourut le 1er mars 1841 à Paris, à l’âge de 76 ans.
Son nom est inscrit sous l’Arc de Triomphe, en reconnaissance de ses contributions aux victoires napoléoniennes. Bien que son style prudent ait parfois été critiqué, Victor reste une figure importante des guerres napoléoniennes, reconnu pour sa loyauté et son efficacité sur le champ de bataille. En tant que duc de Bellune, il laissa également un héritage de réformes administratives et militaires sous la monarchie restaurée.