Le Directoire (1795 – 1799)

1. Le Gouvernement du Directoire

Après la Convention, le gouvernement changea encore de nom. La France resta en République, mais au lieu d’une assemblée de députés, il y en eut maintenant deux pour faire les lois. On les appela les deux Conseils : le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents. Le soin de faire exécuter la loi appartint à cinq chefs nommés directeurs. D’où le nom de Directoire donné à ce nouveau gouvernement.

2. Une vilaine époque

Le Directoire dura quatre ans (1795-1799). Ce fut encore une bien vilaine époque. Les gens haut placés n’avaient pas de religion, ne pensaient qu’à s’enrichir malhonnêtement, à s’amuser, et vivaient dans la débauche. La misère du peuple était de plus en plus grande; on ne guillotinait plus mais on persécutait toujours les prêtres.

3. Le général Bonaparte

C’est sous le Directoire que le général Bonaparte se rendit célèbre par ses nombreuses et glorieuses victoires.

Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio, dans l’île de Corse, le 15 août 1769. Sa famille était noble, mais pauvre. Son Père, qui avait eu 8 enfants, l’envoya dès l’âge de dix ans au collège militaire de Brienne (en Champagne) pour devenir officier. C’était alors un petit garçon pas très beau, maigre, mal peigné, mais très intelligent, travailleur, très fort surtout en mathématiques. Pas du tout bavard, il jouait peu avec ses camarades qui se moquaient de lui à cause de son accent corse. Il préférait réfléchir tout seul dans un coin.

A quinze ans, il fut reçu à l’Ecole militaire de Paris et en sortit au bout d’un an sous-lieutenant d’artillerie.

En 1793, il était capitaine. Il se fit remarquer au siège de Toulon, que les Anglais avaient pris. C’est grâce à l’habileté avec laquelle il disposa ses canons que la ville tomba entre nos mains.

On le nomma général à vingt-cinq ans.

A vingt-sept ans, sous le Directoire, Carnot le nomma général en chef de l’armée d’Italie. C’était alors un jeune homme de petite taille, pâle, mince, avec des yeux bleus étincelants et de longs cheveux raides qui lui tombaient sur les épaules.

4. La belle campagne de Bonaparte en Italie (1796-1797)

L’Autriche et l’Angleterre n’avaient pas signé le traité de Bâle. L’Autriche restait notre principale ennemie sur le continent. C’est en Italie que Bonaparte l’attaqua.

L’Italie était alors partagée entre plusieurs petits princes, et l’Autriche possédait le Milanais.

La campagne de Bonaparte en Italie est une des plus merveilleuses de l’Histoire.

En quelques mois, ce général remporta une dizaine de victoires, fit 100 000 prisonniers et détruisit 6 armées autrichiennes. Les plus célèbres de ces victoires sont : Lodi, Arcole et Rivoli. Bonaparte menaçait d’arriver jusqu’à Vienne, capitale de l’Autriche : l’Autriche, effrayée demanda la paix.

Au traité de Campo-Formio (1797), l’Autriche nous reconnut la possession de la rive gauche du Rhin.

Avec une partie de l’Italie du Nord, la France forma une République amie, la République cisalpine. Nous acquîmes aussi la Savoie et Nice.

La Campagne d'Italie (1796-1797)
La Campagne d’Italie (1796-1797)

Bonaparte au pont d’Arcole: Bonaparte était aussi brave qu’habile. Ses soldats l’aimaient et l’admiraient, et l’auraient suivi partout. Un jour, une forte armée autrichienne défendait une rivière. Bonaparte, pour tromper l’ennemi, essaya de l’attaquer par derrière. Mais c’était dans des marais infranchissables, et il fallait traverser un pont balayé par les balles et les boulets. Nos soldats hésitaient. Alors, le général en chef Bonaparte saisit un drapeau et s’élança le premier sur le pont. La mitraille pleuvait autour de lui. Son aide de camp voulut le couvrir de son corps. Il fut tué. Mais l’exemple du général avait rendu courage aux soldats. Tous s’élancèrent derrière lui, et l’ennemi fut complètement battu.

Bonaparte sur le pont d'Arcole (1796)
Bonaparte sur le pont d’Arcole (1796)

5. Bonaparte en Egypte (1798)

L’Autriche ayant fait la paix à Campo-Formio, l’Angleterre restait seule notre ennemie. Mais il n’était pas facile de l’attaquer dans son île. Bonaparte résolut alors de faire la conquête de l’Egypte, qui était sur le chemin des Indes, la riche colonie des Anglais.

L’Egypte était un très ancien pays où avaient régné autrefois les rois Pharaons, ceux du temps de Moïse dont parle l’Histoire Sainte. Elle appartenait aux Turcs, mais était gouvernée par des seigneurs musulmans, grands ennemis des chrétiens, les mameluks.

Bonaparte débarqua en Egypte avec ses meilleurs soldats. Il battit les cavaliers mameluks à la grande bataille des Pyramides. Bonaparte s’empara ensuite du Caire, capitale de l’Egypte. Il remporta encore bien d’autres victoires. Malheureusement, la flotte qu’il avait amenée fut détruite à Aboukir, sur la côte d’Egypte, par l’amiral anglais Nelson. La France ne put garder l’Egypte.

La Bataille des Pyramides (1798)
La Bataille des Pyramides (1798)

6. Le coup d’Etat du 18 Brumaire 1799

En l’absence de Bonaparte, les affaires allaient très mal en France. Tout le monde était mécontent du Directoire. Ce mauvais gouvernement n’avait-il pas provoqué par sa maladresse une deuxième coalition contre nous? L’Autriche, aidée cette fois de la Russie, avait recommencé la guerre et repris l’Italie du Nord.

Bonaparte, à cette nouvelle, quitta l’Egypte et revint en France.

Rentré en France, Bonaparte fut reçu comme un sauveur. Il renversa le Directoire par le coup d’Etat du 18 Brumaire et prit lui-même le pouvoir avec le titre de Premier Consul. C’est pourquoi le nouveau gouvernement s’appela le Consulat.

Le Consulat marque la fin de la Révolution. Elle avait duré dix ans, de 1789 à 1799.